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L’avis des libraires - 8ème chronique : La valse des arbres et du ciel

L’avis des libraires - 8ème chronique :

La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia :

Un amour de Van Gogh, théorie romanesque et féminisme

Auvers-sur-Oise, 1890. Marguerite Gachet étouffe dans le carcan imposé aux femmes de cette fin de siècle. Merveilleux hasard ou coup du sort tragique ? Elle rencontre un certain Vincent Van Gogh, qui lui offrira la liberté de corps et d’esprit a laquelle elle rêve...


Depuis Le Club des incorrigibles optimistes, chacun de ses livres est un évènement. En artiste, c’est à Auvers-sur-Oise, petit village où Van Gogh a mis fin à ses jours, que Jean-Michel Guenassia pose sa toile. Tirant parti de cette mort trouble, l’écrivain esquisse une fascinante théorie et brode sur les liens entre Van Gogh et Marguerite. Usant du récit à la 1ère personne, c’est elle qu’il a choisi pour narratrice : il montre alors un engagement inattendu et met en lumière le statut d’enfant de la femme qui passe du joug paternel à la tutelle d’un mari, ainsi que les nombreuses injustices dont elle est victime ! Marguerite offre en ce sens un portrait attachant : suffoquée par cette société qui méprise son sexe, elle aspire à être peintre, à fuir, à s’affranchir. Aussi, la candeur dont elle témoigne en évoquant Van Gogh, elle qui porte sur les autres un regard lucide, a-t-elle de quoi surprendre. Mais Marguerite est éprise de l’homme, de sa peinture, de ce qu’il symbolise – la liberté. Van Gogh, lui, est insaisissable : comme si Guenassia avait choisi de le rendre aussi inaccessible à ses lecteurs qu’à son héroïne.

Au final, ce roman, parfois trop ingénu, séduit par le regard affuté qu’il porte sur une époque en pleine mutation : outre cette critique de la condition féminine, du dédain massif dont les impressionnistes ont été victimes, l’auteur a fait le pari astucieux d’intercaler dans son texte d’authentiques articles du XIXème siècle. La valse des arbres et du ciel reste le fantasme de son auteur sur Vincent et Marguerite. Mais qu’importe la réalité. Van Gogh n’affirmait-il pas : « Cette vie artistique, que nous savons ne pas être la vraie, me paraît si vivante et ce serait ingrat que de ne pas s'en contenter » ?

Et vous quelle est votre toile préférée de ce cher Vincent ?

La valse des arbres et du ciel de Jean-Michel Guenassia, 19,50 €, Editions Albin Michel


Article paru dans le Pays Briard le 25.11.16

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